L'accès à la propriété de plus en plus inégalitaire
Publié le 15 Juin 2016 par Ouest Immobilier Neuf
Depuis quarante ans nous assistons à une baisse de l'accès à la propriété des ménages modestes tandis que celui des ménages aisés croît. Alors que l'accès à la propriété des plus modestes s'est détérioré depuis la fin des années 1980, il s'améliore depuis quarante ans pour les plus aisés.
Inégalités entre les populations modestes et aisées
Dans une étude publiée en mai dernier, la Direction des études (DREES) du ministère des Affaires sociales établit le cruel constat de voir la part de propriétaires se diviser par deux de 1988 à 2013, parmi les 25-44 ans les plus modestes. En effet, dans ce premier quartile de ménages (les 25 % de la population les plus modestes), seuls 16 % sont propriétaires en 2013 contre 43% en 1973. Parallèlement, ils sont 66 % dans le dernier quartile (les plus aisés).
Quelles sont les raisons ?
Le niveau de revenu et la capacité d'épargne sont les principales raisons de cette notable inégalité. Cependant nous devons également tenir compte du contexte économique. « L'augmentation des taux d'intérêt réels à la fin des années 1980, puis le doublement des prix de l'immobilier entre 1996 et 2010 ont freiné l'accès au marché immobilier des plus modestes », écrit la DREES. Les politiques du logement n'ont pas été suffisamment massives pour enrayer ces difficultés, et n'ont pas ciblé les plus modestes.
L'aide familiale, véritable coup de pouce
Au-delà des politiques du logement, des conditions d'emprunt et des prix de l'immobilier, l'aide de la famille explique aussi cette divergence. Les donations ou héritages ont en effet joué un rôle déterminant dans ces évolutions. Au cours des années 2000, les ménages les plus aisés sont trois fois plus nombreux que les modestes à avoir reçu une aide familiale. Les primo-accédants sont de plus en plus souvent bénéficiaires de dons : ils étaient 25 % en 2013 contre 20 % en 2002.
Principalement dans les classes moyennes, les ménages recevant une dotation ou un héritage voient alors bondir leurs chances d'accéder à la propriété. Le don compte entre 19 et 23 % du prix du logement, avec un prix moyen de première acquisition oscillant entre 128 000 et 200 000 euros.
Vous aimerez aussi :