Avec des taux de crédit qui continuent de baisser, le pouvoir d'achat devrait grimper partout en France. Mais il stagne, la faute à des prix de l'immobilier en légère hausse. La fin du bon moment pour les acquéreurs comme pour les vendeurs ?
Les taux immobiliers ? On les croyait tombés au plus bas en mai 2015. Ils avaient même repris quelques dixièmes de point l'été suivant. Depuis, ils ne font que chuter. Le taux fixe moyen sur 20 ans, par exemple, est passé de 2,70 % en juillet 2015 à 2,15 % en mars 2016. Et ça continue encore et encore ! « Depuis début avril, nous enregistrons de nouvelles baisses qui restent inégales selon les villes et les durées », note Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.com, un courtier qui vient de publier son étude mensuelle sur le pouvoir d'achat immobilier.
Taux : qui baisse le plus ?
Selon Meilleurtaux.com, le taux immobilier moyen sur quinze ans diminue en un mois de 0,20 % à Bordeaux, Lille et Toulouse, alors que Nantes enregistre un timide recul de 0,05 %. Sur vingt ans, c'est le statu quo général, sauf dans le Sud-Ouest et dans le Nord, qui perdent en moyenne de 0,05 à 0,10 %. Sur vingt-cinq ans, Toulouse, Lille et Bordeaux décrochent le pompon (- 0,20 % sur un mois), alors qu'à Marseille et à Strasbourg, la baisse est cantonnée à - 0,05 %. Au 19 avril, les moyennes nationales s'établissent à 1,80 % sur quinze ans, 2,05 % sur vingt ans et 2,30 % sur vingt-cinq ans.
Où sont les crédits les moins chers ?
Partout en France, serait-on tenté de dire. Pourtant, certaines villes sont logées à meilleure enseigne que d'autres d'après Meilleurtaux.com. Ainsi, Lille se distingue, avec pour les meilleurs dossiers des taux qui démarrent à 1,15 % sur quinze ans, 1,41 % sur vingt ans ou encore 1,56 % sur vingt-cinq ans. Le Nord n'a pas le monopole de l'exception : « l'une de nos agences parisiennes a récemment obtenu un taux à 1 % hors assurance sur quinze ans pour l'un de ses clients, c'est du jamais vu ! », relève Maël Bernier.
Où en est le pouvoir d'achat immobilier ?
Pour 1 000 € par mois et un crédit sur vingt ans (taux excellent), on achète 86 m² à Marseille et Toulouse, les villes les mieux loties. Viennent ensuite Strasbourg (83 m²), Montpellier (82 m²), Nantes (78 m²)… La capitale ferme la marche avec 25 m², confirmant son rang de ville la plus chère de France (8 000 € le m² moyen, en hausse de 0,8 % sur un an selon la Chambre des notaires de Paris-Île-de-France). Seule Lille progresse, passant en un mois de 72 à 73 m². Toutes les autres sont stables alors qu'elles grimpaient encore le mois dernier.
Quelle est l'influence de la hausse des prix ?
C'est là que se trouve la vraie nouveauté de l'étude Meilleurtaux.com : le pouvoir d'achat immobilier a cessé d'augmenter en avril ! Logique : la pierre ne baisse plus. « Sur un an, les prix des logements sont quasi stables au quatrième trimestre 2015 (+0,1 %), mettant fin à une baisse ininterrompue depuis trois ans et demi », signale une note de l'Insee du 12 avril 2016. Plusieurs études de professionnels confirment que ce printemps, l'ancien remonte timidement, un mouvement également épousé par le neuf.
Est-ce toujours le bon moment ?
Disons-le tout net : oui. Car aujourd'hui, tous les feux restent au vert. Les taux sont historiquement bas, les prix remontent à peine, les aides comme le PTZ fonctionnent, les investisseurs reviennent vers la pierre, les délais de vente se raccourcissent… « Il existe aujourd'hui une alchimie favorable avec de la fluidité retrouvée pour le marché » confirme la dernière note de conjoncture des Notaires de France. 2016 a toutes les chances de figurer parmi les meilleurs millésimes immobiliers de la décennie. 820 000 à 840 000 logements anciens devraient trouver preneur cette année, contre 803 000 en 2015 et 694 000 en 2014.
Source : © pap.fr