Les professionnels de l’immobilier on retrouvé leur optimisme

Une fois n’est pas coutume, en ce début d’année, les professionnels de l’immobilier ont le sourire. En effet, 64 % des promoteurs étaient pessimistes l’an passé contre 67 % d’optimistes aujourd’hui. Plusieurs facteurs ont aidé à relancer ce marché en berne. L’extension du dispositif de défiscalisation et plus récemment, l’extension du prêt à taux zéro à plus de ménages et à plus d’opérations immobilières ont redonné vie au marché.

Pourquoi les professionnels de l’immobilier se réjouissent-il ?

Agents immobiliers, banquiers, courtiers, promoteurs, lotisseurs et entreprises applaudissent généralement lorsque les ventes de logements repartent. En 2015, sur le marché du neuf, elles ont augmenté de 16 %. Sur un marché encore peu offreur, ces professionnels dont la rémunération est indexée sur le prix du logement, ont tout intérêt à ce que les prix et le volume des ventes repartent. Les prix du neuf n’avaient pas officiellement beaucoup diminué depuis la crise de 2008, mais les grilles des prix affichées en début de chantier ne tenaient pas compte ni des frais de notaires parfois offert, ni des rabais pratiqués en bureau de vente pour achever de remplir certains immeubles. L’écoulement plus rapide des stocks au cours de ces derniers mois devraient mécaniquement faire diminuer ces promotions. Enfin, perçue pour tous comme une aubaine pour les acheteurs, la baisse des taux sert aussi la cause : plus besoin de casser les prix puisque les acquéreurs peuvent aujourd’hui s’endetter davantage.

Est-ce bon pour les clients ?

Comme toujours sur ce sujet ils sont tiraillés. Surtout lorsque l’on met en jeu le toit qui nous abrite. Les prix montent, il faudrait vendre mais attendre qu’ils baissent à nouveau pour racheter autre choses, ailleurs ou plus grands. Les prix baissent, il faudrait acheter, mais comment faire une bonne affaire en vendant son propre bien sans attendre qu’ils remontent ? Les propriétaires ont bien des soucis. Pour ceux qui ne le sont pas encore, le seul signal positif serait une baisse… qui se fait attendre. D’après plusieurs économistes elle est même peu probable. Et l’élasticité des prix par rapport au volume de production n’est pas démontrée : en effet la spécificité typologique et géographique des marchés du logement les rend peu sensibles à la loi de l’offre et de la demande. La France est aujourd’hui partagée entre des zones dîtes tendues, où la demande supérieure à l’offre nourrit l’inflation, et des zones détendues, où l’offre trop importante détruit la valeur des biens existants.
En trente ans, entre 1985 et 2015, le taux de propriétaires est passé de 52 à 57 %. Depuis 2006, il n’augmente plus malgré les incitations et le désir sans cesse réaffirmé des français de devenir propriétaires.

Les professionnels ont-ils raison de se montrer optimistes ?

Ce sourire s’effacera-t-il dans quelques mois, lorsque les dernières mesures ayant produits leurs effets seront supprimées pour causes de lourdeur budgétaire ? Il est peu probable, à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle, le prochain ministre du logement lance une nouvelle grande réforme.