"Nous réduisons les prix autant que possible, pour répondre à la clientèle la plus large possible"
Interview : Ouest Immobilier Neuf a rencontré Philippe Plaza, PDG d'Eiffage Immobilier. Il fait le point sur les résultats et la stratégie d'Eiffage Immobilier, et sur les opérations développées dans le Grand Ouest. Il nous livre aussi son point de vue sur les grandes tendances du marché immobilier, en 2014 et pour l'année à venir.
Quels types de logements neufs propose Eiffage Immobilier ?
Notre offre comprend des produits immobiliers moyen et haut de gamme, essentiellement en cœur de ville. Nos programmes sont bien desservis par les transports en commun et se situent à proximité des commerces, écoles et équipements publics.
Globalement, nous cherchons à
réduire les prix autant que possible, pour répondre aux besoins de la clientèle la plus large possible. Nos appartements sont accessibles à partir de 2 500 €/m², et sont vendus jusqu’à 10 000 €/m² dans Paris intramuros.
Quelles sont les principales opérations d’Eiffage Immobilier en cours dans l’Ouest de la France ?
Nous développons de nombreux programmes dans cette région. Par exemple, aux portes de
Nantes, à Rezé, Espace Confluent propose à la vente différents types de biens, face aux Nouvelles Cliniques nantaises : logements sociaux, appartements pour les séniors et les étudiants, etc.
À
Bordeaux, ville très active, nous construisons des logements dans le quartier des
Bassins-à-Flot (opérations Urban Dock et Émergence).
Sur
Paris, dans le 13e arrondissement, notre programme
Paris Open comprend au total 200 logements. Il en reste encore une cinquantaine à vendre, à 8 500 €/m². Nous débutons aussi une autre opération à la
Porte d’Orléans. Le centre de bus installé à cet endroit sera dorénavant exclusivement en sous-sol, et nous allons construire des logements en accession et sociaux en surface.
Quel est le bilan de l’année écoulée pour Eiffage Immobilier ?
En 2014, le marché s’est globalement dégradé, dans un contexte où les ménages manquent de confiance en l’avenir. Le volume des réservations de biens en
VEFA (vente en l’état futur d’achèvement) a diminué de 15 à 20 %.
Malgré cette conjoncture morose, Eiffage Immobilier a tiré son épingle du jeu. Nous avons produit un peu plus de
3 000 logements, et ce chiffre devrait augmenter légèrement en 2015. Par rapport à 2013, nous avons aussi enregistré davantage de réservations en régions (+15 %) et un peu moins à Paris (-15 %). Ce rééquilibrage s’explique notamment par la tenue des élections municipales, qui ont eu à Paris un impact plus important sur l’attribution des
permis de construire.
Comment envisagez-vous l’année 2015 ?
Je pense que le marché sera stable, sans détérioration ni amélioration significative. En l’absence d’inflation, les
taux de crédit devraient rester bas. Les prix ne devraient pas évoluer non plus, parce qu’il n’y a pas de biens en suroffre par rapport à la demande. Les promoteurs ont de manière générale peu de stock.
L’année permettra aussi de démarrer de
nouveaux programmes, car les équipes récemment élues vont recommencer à délivrer des permis de construire. Ces produits seront commercialisés dès 2016, ce qui pourrait rendre le marché plus dynamique à partir de l’an prochain.
Selon vous, quelles pourraient être les autres mesures efficaces pour redynamiser le marché immobilier ?
Il faudrait
réduire les prix pour qu’ils correspondent mieux au pouvoir d’achat réel des ménages, qui n’augmente pas. Toutefois, pour les promoteurs, cette baisse est relativement difficile à mettre en place, en raison du prix du foncier et de sa rareté, des normes en vigueur qui induisent des démarches longues, et des taxes élevées dont nous devons nous acquitter.
Par ailleurs, on observe déjà quelques effets positifs de la
loi Pinel, malgré les limites de ce dispositif (notamment le plafonnement de la niche fiscale à 10 000 €, qui freine certains investisseurs). En région parisienne, cette mesure n’est pas forcément avantageuse, parce qu’elle implique un
plafonnement des loyers dans un contexte de prix élevés. Mais dans les grandes agglomérations régionales, comme Nantes ou Bordeaux, le dispositif Pinel permet de
réaliser des investissements intéressants.
Crédit photo : © J-M Lubrano