Hausse des loyers : la faute aux APL

Si les loyers augmentent, c'est à cause des aides au logement. C'est en tout cas ce que conclut l'INSEE dans une enquête menée sur des données recueillies entre 2005 et 2012. Le constat est clair : les appartements se louent plus chers lorsqu'ils se trouvent dans des zones où les aides sont plus élevées.

Pour en arriver à ces conclusions, l'INSEE a étudié différentes agglomérations, et les a segmenté en population. Les analystes ont mis en avant 10 zones comprenant entre 80 000 et 100 000 habitants. Sur ces 10 zones, 9 se trouvent en zone 3, et une en zone 2, les aides au logement étant plus élevées en zone 2. Le résultat est clair : en zone 2 les loyers sont de 9,6 €/m², contre 7,1 €/m² pour des habitations identiques en zone 3.

Pour l'INSEE, cette augmentation de près de 35 % est forcément due à la présence d'aide au logement plus élevées. Par ailleurs, la même observation s'impose sur d'autres zones, correspondant à d'autres tranches de population.

Selon l'INSEE, si le problème viendrait des différences de montant des aides au logement d'une zone à l'autre, les efforts supplémentaires en zone tendue ne permettraient pas de construire plus de logements neufs. Pourquoi ? Parce que « les gains potentiels liés au zonage [sont] trop faibles pour qu'une augmentation significative du parc puisse être observée ».

Ainsi, même si les propriétaires bailleurs peuvent louer plus cher grâce aux APL, ils n'investissent pas davantage dans l'immobilier, car les aides perçues ne sont pas suffisantes…

En 2012, le budget de l'État sur l'aide au logement représentait 15,8 milliards d'euros. Là-dessus, 8,1 milliard d'euros ont servi à payer des loyers dans le secteur privé. Rappelons que les aides au logement sont versées directement aux propriétaires bailleurs.