Les copropriétaires parisiens ont eu le sourire : en 2015 et pour la deuxième année consécutive, les charges de copropriété de la capitale ont baissé de 2,5 %. Cette baisse majoritairement liée à la diminution des dépenses de chauffage consécutive à la baisse du coût des énergies. Partout ailleurs en France, en dehors des dépenses exceptionnelles comme rénovation de toiture, ravalement de façade, les charges de copropriété n'ont que très peu augmenté. Les 92 000 lots situés dans Paris (1% des lots parisiens) ont été passés au crible par le cinquième observatoire des charges de copropriété du Grand Paris de la Fnaim.
Chute du prix du gaz
Tout augmente sauf le chauffage. Les copropriétaires ont vu leurs charges baisser de 5,5 % dans les résidences dotées d'un chauffage collectif (un tiers des lots étudiés) alors que ceux équipés de chauffage individuel ont vu leurs charges augmenter de 2,2 %. Cet écart se justifie par l'évolution des dépenses de chauffage représentant le deuxième poste budgétaire des copropriétaires pour les immeubles dotés dun chauffage collectif. Les copropriétés qui ont profité d’un changement de réglementation au 1er janvier 2015 pour changer de fournisseur de gaz ont vu le montant de leur facture diminuer de 15 % à 20 %. Précieux au moment de faire les comptes annuels !
Hausse des autres charges
Du côté des autres charges parisiennes, les augmentations sont souvent supérieures à l’inflation : primes d’assurance +6,8 %, honoraires des syndics +3,8 %, frais de gardiennage +2,2 %, contrats de maintenance +1,5 % à 2 %.
Honoraires de syndic
Les syndics de copropriété négocient toujours les contrats de prestation au meilleur prix pour servir les intérêts de l'immeuble dont ils ont la responsabilité. De leur efficacité découle la reconduction de leur contrat. On constate une augmentation de 11 % en 2015 sur les honoraires des syndics de coproriété.
Renégociation des contrats d'ascenseurs
Les dépenses des ascenseurs ont chuté de près de 20 %. Les contrats avec les ascensoristes se renégocient plus facilement avec les travaux de remise en conformité des ascenseurs qui ont généré une inflation du budget travaux pour les copropriétaires.
Hausse des cotisations
Représentant 31 % des charges de copropriété, le poste salaires et charges a grimpé de 8 % en 2015. Les salaires restés stables, les charges ont quant à elles tiré vers le haut les dépenses suite à l'instauration de la mutuelle pour les employés des immeubles.
Moins d'investissement
Les charges de copropriété, atteignant 34,38 % le mètre carré en 2014, ont été divisées par deux en 2015. Un effondrement dû à un certain attentisme qui prévaut dans les assemblées générales de copropriétaires. En effet, ces AG réalisent leurs diagnostics de performance énergétique et attendent ensuite de savoir si les travaux préconisés pour diminuer la consommation sont obligatoires.
Insuffisance du fonds de travaux
Ce dispositif sera obligatoire le 1er janvier 2017. Le fonds de travaux rend les professionnels sceptiques redoutant que les copropriétés se contentent d'aborder ce dispositif en ne versant que le minimum (5 %) du budget de la copropriété imposé par la loi. Souvent jugé insuffisant pour le financement des travaux, ce montant peut être en effet beaucoup plus élevé lorsqu'il s'agit d'un changement de chaudière ou d'un ravalement de façade.